dimanche 15 juin 2014

Dimanche et Croix

Cimetière de Neuilly, Eure.


Les deux poèmes de moi que je préfère : Chandeleur et Chant de la Divine Merci.
Dans Chandeleur, je ne sais comment, plusieurs sens, plusieurs fils de pensée s'entrecroisent.
Il y a, très visible, la procession des cierges, le long, morne, mystérieux défilé des destinées humaines.
Il y a aussi l'offrande de l'enfant.
L'enfant est le seul don de l'homme à Dieu.
Mettre un enfant au monde est le seul sacrifice.
Tout ce que nous donnons d'autre, dans notre adoration – aumônes, encens, fleurs ou cierges – est inutile à Dieu.
Mais l'enfant Lui est nécessaire pour continuer l'œuvre de sa création. Et il ne peut le tirer que de la volonté de l'homme.
L'enfant est la seule victime vouée à Dieu, du consentement sans cesse renouvelé de l'homme, vouée à un destin douloureux et fatalement rompu.
Offrir un vivant, c'est offrir un mort.

Marie Noël, Notes intimes, Éditions Stock.

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